Critique de Michel Gaudet – Septembre 2012

Les oeuvres de Cristina MARQUES appartiennent au domaine spécifique de la sculpture. Elles s’érigent en des thèmes déterminés qui intéressent leur auteur dans sa recherche fondamentale. Notre réaction devant leurs couleurs, leur force ou leur grâce dépendra de notre culture, de notre approche de l’art, de notre docilité devant la suggestion proposée. Le décor, les circonstances joueront leur rôle et nous suivrons le sculpteur selon notre interprétation.

S’agit-il de pièces établissant une décision formelle de sculpture abstraite ?

Pour qui s’intéresse à I’art, la distinction entre abstraction et figuration ne saurait s’établir. Les découvertes des civilisations asiatique, africaine ou précolombienne à valeur mythique ou religieuse, rendent caduque cette classification. L’art de Cristina MARQUES est trop investi dans une logique constructive des formes pour qu’il soit question d’une telle analyse. Son sens de la mesure, l’équilibre de sa vision incitent le sculpteur à nous proposer des maquettes dont l’évidence est déjà tout un programme.

Comme une nécessité technique, Cristina MARQUES a compris l’avantage d’une matière souple, brillante, transparente ou opaque que l’on peut manipuler avec dextérité ou abandonner à son inertie ; on peut aussi jouer de son rayonnement propre.

Des bulles, des éclats internes, des accidents chimiques inhérents à sa formulation privilégient le choix de l’altuglas conforme à la vastitude du champ de l’artiste. Nous sommes en présence d’un terrain nouveau où le sculpteur s’appropriera des réactions chimiques, des trouvailles colorées qui incendient la disposition unitaire de la coulée.

Toujours sensible dans sa modernité à l’appel du classicisme et du nombre d’or, Cristina MARQUES dispensera des architectures, affirmera des verticales, ou s’abandonnera aux volutes des compositions rythmées. Bref ! Un univers énergétique polyvalent et libre, dont la poésie ne sera jamais absente et perceptible subtilement à qui sait la découvrir.

— Michel GAUDET – Septembre 2012

Michel Gaudet