A – CRISTINA MARQUES AU JARDIN EXOTIQUE DE MONACO
(Publié par Alain Amiel le 2 Octobre 2019).
Native de Vallauris, c’est la terre qui aurait dû attirer Cristina Marquès, mais la transparence, la luminosité, les jeux de lumière du plexiglas, un polymère thermoplastique issu de l’industrie des hydrocarbures, rencontré lors d’études de design, va l’intéresser et s’imposer comme son matériau de prédilection.
Découvert en 1877 par un ingénieur allemand et appliqué rapidement comme alternative au verre dès 1928, le plexi est utilisé pendant la guerre pour remplacer les verres de sécurité, notamment les périscopes des sous-marins. Le premier produit de consommation courante en plexiglas a été le couvercle d’une chaîne Hi-Fi en 1956.
Cristina qui travaille à Paris comme attachée de direction décide à 38 ans de passer le concours d’entrée d’une école des métiers de l’Image et du Design.
Cocorico, 2004
Deux années passées dans les ateliers à s’exercer à toutes les techniques (soudure, moulage, maquette etc.,) vont combler son désir de jouer avec les matières, de créer.
A l’atelier Volume, elle découvre le plexiglas, un matériau avec lequel elle se sent vite à l’aise malgré la complexité de cette technique nécessitant un four, des outils spécialisés, une grande force musculaire.
À partir des années 2000, elle crée des bijoux, des petits objets, participe à des expositions.
Bracelet, 2000
Une rencontre décisive aura lieu en 2003 avec Nino Bavari, un spécialiste du plexi qui dirige un grand atelier à Menton. Il créait des objets pour des artistes comme : César ou Jean-Claude Farhi.
Averti par un de ses amis lyonnais qui a apprécié les bijoux et les objets d’art de Cristina présentés à l’exposition de la Gare de Lyon, Nino lui téléphone et lui demande de passer le voir : « Après dix minutes de discussions, il me tend les clefs de l’atelier et me dit que je peux venir y travailler quand je veux ».
L’atelier est spécialisé dans la création d’objets design, mais aussi d’éléments pour les bateaux Riva : hublots, pare-brise, etc.
Grâce aux machines et aux artistes de l’atelier, elle apprend beaucoup et commence à réaliser ses premières vraies sculptures en plexiglas.
Le Buste Masculin, 2003
En 2010, l’atelier de Nino ferme. Il propose de lui donner toutes ses machines. C’est inespéré. Un grand déménagement lui permettra d’avoir enfin un atelier complet où elle va pouvoir donner libre cours à son désir de créer. A partir de là, son travail évolue rapidement.
Ice Variations
Ses nouvelles créations sont peu figuratives, mais pour son exposition au Grand Palais, au salon Comparaisons, elle réalise une grande pièce, une tortue géante qui puise ses sources notamment dans le souvenir d’une grande carapace de tortue marine que son père possède à Palma. Ses écailles spiralées l’avaient frappée : elle va les reproduire en couleurs, gardant les pattes transparentes.
Ma Tortue
Son style se précise, elle invente de nouvelles techniques : bulles, grattages, colorisation. Sous ses doigts naissent des formes de volutes, tourbillons, animaux stylisés, etc…
Après les formes courbes, les droites s’invitent dans son travail. Ses totems, assemblages de plaques où sont privilégiées la transparence, la couleur, l’ombre portée, vont naître.
The Melting Of Glacier
Son travail est reconnu. Les expositions se succèdent. Des salons renommés comme Comparaisons l’accueillent depuis plusieurs années. Ses œuvres sont exposées en permanence dans des galeries réputées : Matarasso à Nice, Place Gallery à Paris, Laetitia à Saint Germain en Laye.
Son amour des jeux de lumières, des reflets et de la transparence sont désormais inscrits au cœur de son travail et ses nouvelles œuvres explorent des territoires plus sensibles où l’émotion prime sur la figuration ou la narration.
A partir du 1er octobre, sa dernière œuvre, Mes oiseaux de paradis, est présentée au Jardin Exotique de Monaco.
Mes Oiseaux de Paradis, 2019
Du 10 au 13 octobre, elle exposera la sculpture Mahat au Salon d’Automne sur les Champs Élysées.
Copyright toutes photos : Cristina Marquès
B – INTERVIEW AVEC KELEXPO
Le 28 Septembre 2014.
– A quel moment et par quelles motivations avez-vous été conduite à la sculpture ?
Petite je découpais dans les magazines les images qui me faisaient rêver ; je trainais alors dans les atelier des céramistes/potiers de Vallauris. Je regardais le tourneur avec fascination, lui qui, d’une motte de terre, fait sortir de ses mains un pichet ou une sculpture. C’est à ce moment-là, je pense, que j’ai su que la matière me fascinait. C’était pour moi un moment magique, irréel et festif. Je fais souvent le parallèle avec le cirque, où chaque année mes grand-parents m’amenaient voir le clown Zavatta à Vallauris : j’avais ce même sentiment de magie, d’irréel et de festivités.
Cet instant de magie, de jouissance qu’est la création c’est ce que je recherchais alors et que je recherche toujours.
– Quel matériau utilisez-vous et dans quelle « catégorie » (contemporaine, …) positionnez-vous votre art ?
Ma matière est le verre acrylique (Altuglas, Plexiglas). Sa transparence, ses couleurs opaques ou translucides, les techniques que je me suis appropriée (« Bullage » « Thermosoudure ») et celle que j’ai découvert et mis au point « Empreintes », font que ce matériau est pour moi plus que fantastique.
Effectivement mon art est très contemporain, ne serait-ce que par le matériau utilisé.
Mais c’est toujours difficile de se situer dans une case/catégorie, c’est très restrictif et cela implique que l’on s’interdit d’aller explorer telle ou telle forme d’art. Je n’arrive pas à imaginer me brider et ne plus faire de l’Abstrait, du Figuratif, ou des Installations…
Pour moi être Artiste c’est tout le contraire : pouvoir travailler sur n’importe quel sujet, là où ton imagination t’emmène, explorer toutes les formes d’art, créer avec tous les matériaux, ne pas se mettre de limite et utiliser tous les moyens existants pour faire sortir ce que tu as en toi au travers d’une sculpture, d’une peinture, d’une installation…
C’est cette liberté-là que je revendique et qui me fascine, c’est ça être Artiste, la liberté de créer !
– Êtes-vous autodidacte ou avez-vous suivi une formation ?
J’ai un diplôme de création de décor (cinéma, magasins,…) de MJM Graphic Design, obtenu en l’an 2000.
– Votre tendance actuelle est-elle identique à celle de vos débuts ou bien avez-vous connu une réelle ‘mutation artistique’ ?
Les spirales, volutes, drapés sont mes thèmes de prédilection depuis mes débuts et sont toujours très présents dans mes sculptures, mais fin 2010 une nouvelle « direction/mutation artistique » a surgi avec une force et une détermination inconsciente, la création de mes « Ices ».
– Si oui, qu’est ce qui vous a poussé à faire évoluer votre art de telle manière ?
Je pense que tout artiste a besoin de casser « ses propres codes », de se surprendre et surprendre les autres, aller où on ne l’attend pas, et la verticalité, inconcevable à mes débuts, s’est imposée comme une évidence.
– Quels sont les maîtres desquels vous avez pu vous inspirer ou qui ont su conforter votre goût pour la sculpture ?
Rodin, le premier contemporain du 19ème, ensuite César, Arman, Klein pour leurs performances, Tinguely pour ses constructions de mobiles et bien évidemment Nikki de Saint Phalle, pour ses « Nanas », ses couleurs, son imaginaire enfantin.
– En terme d’expositions (galeries, expositions personnelles ou autres salons), pouvez-vous retracer votre parcours dans les grandes lignes ?
Expositions personnelles :
2014 : L’envol du Pli – Clermont Ferrand (63)
2012 : Galerie/Librairie Laure Matarasso – Nice (06)
2010 : Galerie Frank Picon – Paris 3ème
2009 : Lycée Albert 1er – Monaco
2007 : Galerie Elen’Art – Vallauris (06)
2007 : Artemisia Art Gallery – Monaco
2007 : Palais des Festivals – Cannes (06)
2005 : Palais de la Méditerranée – Nice (06)
2005 : Centre Culturel des Cèdres – Mouans-Sartoux (06)
Salons & Expositions Collectives :
2014 : Involution / Mail’Art – Legnano (Italie)
2014 : « Il est temps de … Parcours d’Artistes » – Dieppe (76)
2014 : Galerie Manufacture 45 – Rouen (76)
2014 : National Arts Rouen – Rouen (76)
2014/2013 : Galerie de Nesle – AEAF – Paris 6ème
2013 : Art Brandenburg Kunstlermesse – Postdam (Allemagne)
2013 : Les Hivernales – Montreuil (93)
2013 : « Peintres & Sculpteurs de St Tropez » – Saint-Tropez (83)
2013 : Galerie « A l’Ecu de France » – Viroflay (78)
2013 à 2011 : Festival Off – Franchement’Art – Villefranche S/Mer (06)
2013 à 2010 : Comparaisons – Grand Palais – Paris 8ème
2013 à 2010 : Jardin Exotique – Monaco
2013 à 2008 : Sculpture en Liberté – Roquebrune S/Argens (83)
2012 : Artcité – Fontenay-S/Bois (94)
2010 : Le Carlton – Cannes (06)
2010 à 2007 : Réalités Nouvelles – Vincennes (94)
– Quels sont les lieux où l’on peut trouver vos œuvres et quels sont les villes ou pays dans lesquels vous aimeriez exposer?
Mes œuvres sont exposées en permanence :
- Laure Matarasso Librairie/Galerie 2, rue Longchamp à Nice
- Galerie des Lombards, rue des Lombards à Mougins
En cours et prochainement :
- Jardin Exotique de Monaco du 18 Sept. au 31 Oct. 2014
- Centre Culturel de Beausoleil du 29 Sept. au 7 Nov. 2014
- Cercle des Gobelins – Mairie du 13è – Paris du 3 au 13 Nov. 2014
- Espace Ecureuil Massena – Caisse d’Epargne – Nice du 7 Nov. 2014 au
7 Avril 2015 - Salon Comparaisons – Grand Palais – Paris du 25 au 30 Nov. 2014
- Arts 19 – Mairie du 19è – Paris du 25 Nov. au 2 Déc. 2014
Exposer à l’international : Shanghaï, Tokyo, New-York, Londres, …
– Enfin, quels sont aujourd’hui vos buts et vos attentes concernant votre art ?
Le monumental m’intéresse énormément, deux sculptures de plus de deux mètres vivent déjà.
La difficulté, les contraintes, les challenges me boostent, j’ai ce besoin vital de me dépasser, d’être sur le qui-vive, sur le fil de la corde comme un funambule.
Mes buts et attentes : continuer tout simplement à créer et faire découvrir mes œuvres aux publics.